Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il était une fois les Abyssanô
22 avril 2013

Aveu

Ce soir, l'anonyme Cora Nô laisse parler l'intime et secrète qui murmure ses douleurs à mi mots derrière ce pseudo... Ce soir d'Avril est un peu particulier puisque j'ose parler de moi "pour de vrai"...


Il y a un peu plus de trois ans, ma vie prenait un tournant, celui qui m'a permis de devenir celle que je suis à présent, celui de l'apprentissage à revivre... Il y a un peu plus de trois ans, je me suis retrouvée sans travail, sans toit, sans argent, mais avec des projets... Voilà où peut conduire un mauvais mariage,  et comment de cadre supérieur on passe à sans-le-sous... Moui, je sais, ça sent l'histoire foireuse digne d'un scénario à deux balles... Pourtant,cela a vraiment eu lieu...  La descente aux enfers je ne l'ai pas vraiment vue venir : j'étais amoureuse de mon mari, lui aimait le fric et le statut lié à mon diplôme... Le point final fut le suivant : suite à une dispute, ma douce moitié m'a abandonnée sur la route pour aller faire la fête sans un regard en arrière... Essayez d'imaginer un instant ce qu'on ressent lorsqu'on se retrouve assise sur un banc public en serrant sur ses genoux son sac à main et un sac plastique contenant une culotte, une brosse à dent et une brosse à cheveux...  Ouhla ! faut pas penser au mélodrame ! Dans ce genre de moment, c'est pas vraiment ce qui vous passe par la tête... Y a bien un peu de honte mais y a surtout ce putain d'instinct de survie qui fait que cinquante mille questions fusent dans votre tête.


Les pourquoi, les quoi faire, les comment se bousculent, dansent et tourbillonnent dans la nébuleuse de votre esprit abasourdi... Vient le pragmatisme : "j'peux pas rester là" .... Alors on bouge, on trouve un moyen de joindre quelqu'un, si toutefois on a encore la chance d'avoir un entourage... Un coup de fil... L'attente interminable... L'espoir quand arrive la voiture... C'est lors de la remontée et la reconstruction de sa vie que survient réellement la honte, celle de ne pas avoir été à la hauteur, celle d'avoir l'impression de redevenir un enfant fragile incapable de s'assumer... Faut retrouver un travail ( pour ça, heureusement j'avais mon diplôme) , un toit, une vie ... Tout ça c'est possible grâce à des gens bien, qui croient en vous, vous aident sans vous enfoncer plus... Faut croire à sa chance et s'accrocher...


Un peu plus de trois ans plus tard, je n'ai plus honte du tout... N'allez pas croire pour autant que les souvenirs de cette période (du moins ceux que mon cerveau a bien voulu garder en mémoire) se soient édulcorés avec le temps, non, ils restent graver au fer blanc dans mon être... Certes, ma culpabilité réside dans une certaine crédulité du coeur face à un individu peu correct mais je n'ai pas honte de ça : j'ai toujours été honnête dans mes sentiments... La honte n'existe plus parce qu'elle a été remplacé par la rage de vivre et une immense gratitude envers ceux qui m'ont permis de me reconstruire...

La honte n'existe plus, la leçon a été apprise et digérée. A présent, sur le grand échiquier de la vie, j'avance tantôt légère et insouciante, tantôt dure et réfléchie mais toujours sous couvert de la méfiante prudence... Peu importe ce que pensent ceux qui croisent ma route, je marche en équilibre sur le fil de la ligne de conduite que j'ai choisi de tendre : "être fidèle à soi-même et espèrer être quelqu'un de "pas-trop-mal". En effet, être fidèle à soi-même est assurément le plus beau cadeau que l'on peut se faire.

 

dyn006_original_300_248_pjpeg__478359894c2df1c68c77207217cacc68

Publicité
Publicité
Commentaires
Il était une fois les Abyssanô
Publicité
Archives
Publicité