Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il était une fois les Abyssanô
22 décembre 2011

Petits poèmes

Ballade des Pendus

François Villon

 

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre !

Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car si vous avez pitié de nous, pauvres,
Dieu aura plus tôt miséricorde de vous.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

7vneh0l0

 

Poème pour Bègue

Jean Lescure

A Didyme où nous nous baignâmes
Les murmures de l'Ararat
Cessaient de faire ce rare ah !
Leçon sombre où brouiller les âmes.

Même et marine Marmara
Tu tues un temps tendre à périr.
L'âme erre amère en des désirs
Qui quitte enfin un art à rats.

Couvrez vraiment l'été, ténèbres !
Terre, tes ruines sont songeuses.
Pour pourrir rire est une heureuse ruse,
Uses-en ô l'ivre de tes fûts funèbres.

 

Des Hommes à aimer

Nâzim Hikmet

  Ne vis pas sur cette terre à la façon d’un locataire           
       Ou bien comme en villégiature dans la nature.                     
             Vis dans ce monde comme si c’était la maison de ton père.     
                  Crois aux grains, à la terre, à la mer, mais avant tout à l’homme.
            Aime le nuage, la machine, le livre,                                               
    Mais avant tout aime l’homme                                               
 Sens la tristesse de la branche qui se dessèche,               
De la planète qui s'éteint, de l'animal infirme,                 
Mais avant tout, sens la tristesse de l’homme.                 
 Que tous les biens terrestres te prodiguent la joie,          
 Que l’ombre et la clarté te prodiguent la joie,                   
 Que les quatre saisons te prodiguent la joie,                     
Mais avant tout que l’homme, te prodigue la joie.           

Publicité
Publicité
Commentaires
Il était une fois les Abyssanô
Publicité
Archives
Publicité